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19/01/2020
L'histoire du fondateur du Balintawak Eskrima
Venancio “Anciong” BACON
(12/11/12-01/11/80)
Le Balintawak Eskrima
Le fondateur du Balintawak Eskrima
Venancio “Anciong” BACON
(12/11/12-01/11/80)
Au début des années 1900, les espagnols venaient juste de quitter les Philippines, après plus de 300 années d’autorité. A leur place, sont venus les américains. L'élite d'avant-garde de Cebu parlait toujours l'espagnol, tandis que les américains ont commencé "à pacifier" et à enseigner leur langue et leur culture au reste des Philippines. C’est à cette époque que Venancio « Anciong » BACON est né, en 1912, dans une nation aux milieux des changements et des bouleversements. Il est né dans le quartier Carcar à Cebu (mais a grandi à San Nicolas, à l'extérieur de Cebu), qui était à ce moment-là peuplé par la classe supérieure de Cebu. Cette classe d'élite était composée d’européens, d’américains, de chinois et de métis philippins. Au contraire, San Nicolas était composé de cebuanos locaux et d'immigrants des villes voisines, ou d'autres îles des Visayas. Les gens qui y vivaient étaient des fermiers, des charpentiers, des pêcheurs, des paysans et les serviteurs pour la ville de la classe supérieure de Cebu.
Venancio Bacon, communément surnommé « Anciong » a commencé à recevoir une formation dans l'art d'Eskrima dans les années 1920. Son seul enseignant était Lorenzo "Ensong" SAAVEDRA, de San Nicolas, qui avait à cette époque établi le célèbre « Labangon Fencing Club ». À ce moment, alors que beaucoup de styles différents d'Eskrima abondèrent, Lorenzo SAAVEDRA a appelé le sien « Corto Linear », bien que cela soit utilisé pour nommer d'autres styles. Ses meilleurs étudiants étaient Teodoro "Doring" SAAVEDRA, son neveu, et Venancio « Anciong » BACON. Les deux étaient aussi des amis très proches. Tous deux étaient de grands eskrimadors, améliorant les habiletés de chacun et répondant aux défis qui sont venus suite à leurréputation.
Lorenzo « Ensong » SAAVEDRA Teodoro “Doring” SAAVEDRA
Membres du Labangon Fencing Club.
Au 1er rang, assis au centre, Eulogio CANETE, en pantalon noir Lorenzo SAAVEDRA.
Au 2ème rang sur la gauche en veste foncé, Teodoro SAAVEDRA
Le « Labangon Fencing Club » fut finalement dissous et tomba dans oubli, en laissant place à une nouvelle organisation née de ses cendres.
En 1932, le « Doce Pares Club » a été formé. Dirigé par Lorenzo SAAVEDRA, le club a été composé de trois eskrimadors de la famille SAAVEDRA et neuf de la famille CANETE. Ce groupe de 12 personnes à l'origine du club a ensuite été rejoint par 12 autres personnes, portant ainsi le nombre à 24 ou 12 paires. Le nom de « Doce Pares » qui signifie douze paires en espagnol a été adopté en référence à la célèbre armée de Charlemagne composée de douze fines lames.
Venancio « Anciong » BACON était parmi les vingt-quatre premiers.
La deuxième guerre mondiale a éclaté dans les années 1940. Avec le début de l'occupation japonaise, beaucoup d'eskrimadors sont devenus des combattants, des guérilleros, et emploieront leur art pour la défense de leur nation. C’est à cette époque que, Teodoro SAAVEDRA est mort aux mains de bourreaux japonais du kenpeitai (police militaire de l’armée impériale japonaise), alors que Lorenzo SAAVEDRA décédait de mort naturelle en 1945.
Après la guerre, le groupe se réunit de nouveau. On y trouve Felimon CANETE, Jesus CUI (spécialiste du couteau), Venancio « Anciong » BACON, Ciriaco « Cacoy » CANETE, Delfin LOPEZ, Timoteo MARANGA, Maximo CANETE, Vicente CARIN, Lorenzo LASOLA et Artemio PAEZ.
D’autres experts rejoindront également le club Doce Pares.
En 1951 des désaccords apparaissent et une grande rivalité entre Venancio « Anciong » BACON et Ciriaco « Cacoy » CANETE explose.
En 1952, accompagné de quelques eskrimadors reconnus, Venancio « Anciong » BACON a créé le nouveau club « Balintawak Self Defense Club ».
Balintawak Self Defense Club - 1952
Quelques légendes du Balintawak
1. Delfin Lopez |
Le club nouvellement formé a commencé à s’entrainer dans l'arrière-cour d'un magasin de montre appartenant à Eduardo BACULI, un des étudiants de Venancio « Anciong » BACON. Ce magasin était localisé dans une petite rue transversale appelée Balintawak Street. Ainsi, depuis ce jour le mot Balintawak serait pour toujours indissociable du nom Venancio « Anciong » BACON et du style d'Eskrima qui a prouvé son efficacité à de multiples reprises.
Venancio « Anciong » BACON était un homme très modeste. Il était un vétéran de beaucoup de combats mortels dans Cebu. Il était connu pour être très précis avec un bâton, capable d'employer une force variable sur des cibles précises sur le corps de son adversaire.
Mais, sa qualité la plus grande et son atout étaient son désir constant d'innover et d'améliorer son art, développant continuellement des techniques pendant des années et ne cessant jamais dans cette voie. Il a appris son art à ceux qui ont désiré l'apprendre.
De nombreux eskrimadors reconnus ont voulu tester l’habilité au combat d’Anciong Bacon. Malgré sa frêle silhouette et sans utiliser de force, il les faisait abdiquer après les avoir désarmé ou sous la pluie de coups de bâton. Bien souvent, ces derniers deviendront ses élèves les plus loyaux.
Contrairement au standard de l’époque qui utilisait simultanément deux armes (2 bâtons, ou 1 bâton et 1 couteau), Anciong BACON s’est distingué en préférant l’utilisation du simple bâton, développant ainsi le travail de la main vide. Cela a d’abord été ridiculisé par ses détracteurs puisque l’utilisation de deux armes simultanément, notamment du double bâton, était la norme. Depuis, il a largement été imité et copié par les clubs rivaux antan.
Anciong détestait le tournoiement fantaisiste du bâton, empreinte des clubs rivaux, qu’il estimait peu pratique en combat réel.
Il est dit également qu’Anciong ne savait pas effectuer un Amara (sorte de shadowboxing avec l’utilisation du bâton pour enchainer des frappes dans le vide).
Les années 1950 et les années 1960 ont vu "l'Âge D'or" de l’Eskrima à Cebu. Des eskrimadors de divers camps, principalement entre certaines personnalités du « Doce Pares » et du « Balintawak », se testèrent lors de défis. Certains aboutissaient à des blessures et d’autres parfois à la mort. D’autres étaient dans des circonstances honorables, tandis que d'autres déloyaux. Anciong BACON a été pris en embuscade dans l'obscurité en marchant vers sa maison à Labangon. Il a tué son assaillant et a été jugé et emprisonné. Le juge ayant statué que ses compétences en arts martiaux pourraient être considérées comme une arme mortelle et aurait dû être utilisée avec retenue.
Le Club a rarement été visité par des étrangers ou étudiants d’autres arts martiaux ou par des membres de clubs rivaux. Toute présence était traitée comme un cas d’espionnage flagrant ou de défis au club. Cela aboutissait souvent à de sérieux défis et à des bagarres.
C’est dans ces circonstances que les légendes se sont construites et les habiletés ont été évaluées. Les survivants de cette période ont gagné leur place dans l'histoire de l’Eskrima.
Le journal met à la une un des combats controversé entre le jeune Ising ATILLO du Balintawak
et la légende Cacoy CANETE du Doce Pares
Ancoing Bacon a été mis en liberté conditionnelle au milieu des années 1970.
Il était dans une situation financière précaire et ses anciens élèves n’hésitaient pas à lui envoyer quelques élèves avancés pour effectuer quelques cours privés, afin de l’aider financièrement.
Il n'a pas repris la direction d’un club, mais a régulièrement rendu visite et a assisté à des entraînements de ses différents élèves, s'assurant de la qualité du Balintawak.
C'était là qu’Anciong BACON a vu un aperçu de la génération suivante des combattants de Balintawak. Il savait que ses vieux étudiants, Arnulfo MONGCAL, Jose VILLASIN, Teodoro BUOT, Teofilo VELEZ et quelques autres continueraient à perpétuer le nom Balintawak et produiraient de formidables eskrimadors pour les années à venir.
1976 Fort de San Pedro à Cebu City - Philippines
Jusqu’à sa mort, ce petit homme était connu pour humilier les jeunes, forts et irrespectueux karatekas, ou autres pratiquants d’arts martiaux. Son talent était estimé, admiré et même romancé et embelli par ses étudiants et ses admirateurs. Il était un prodige et un maître de son art e a gagné le respect et l’admiration de ses amis et également de ses ennemis.
Quelques années après, Venancio « Anciong » BACON est mort, laissant derrière lui un héritage maintenant connu dans le monde entier comme le Balintawak.
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Tél : 06.67.15.98.92 Mail : fabienjolivel@hotmail.fr